Dans mes filets

Dans mes filets, j’ai attrapé un trésor… Il faut dire que la bouteille était déjà emmaillotée et donc, attirée par un éclat dans une mer de vignes, j’ai lancé mon verre et j’ai récolté un Château Lalaudey, Cru Bourgeois du Médoc. Il faut serpenter au fil d’un chemin pour arriver face à un bâtiment en pierre:  les fanions français, américain et chinois flottent dans le vent… Une vache de la Cow Parade vous accueille -achetée aux enchères au profit de la Banque Alimentaire- toute rouge et argentée… Couleurs prémonitoires (?) puisque le Château Lalaudey 2011 vient de décrocher la médaille d’argent au Concours Général Agricole de Paris 2013… Let’s visit !

« Le terroir avant tout, le travail malgré tout, le plaisir plus que tout !« 

Château Lalaudey

Propriété de Patrick Meynard, un de mes camarades du DUAD, le Château Lalaudey n’est pas le seul vignoble dans son escarcelle : le Château Pomeys en fait également partie. Homme atypique, brillant et passionné, il a décidé de relever un challenge car Patrick a eu une première vie, celle d’Expert comptable. En 2005, il va donc reprendre la gestion de l’entreprise familiale spécialisée dans l’habillage de bouteilles avec des filets décoratifs et se plonger dans l’aventure viti/vinicole. 

Forte de son tempérament de businessman, l’entreprise familiale est aujourd’hui leader mondial: le célèbre vignoble de Francis Ford Coppola fait partie des clients. Joli carnet d’adresse! Il est sûr que ce type d’ornement surprend sur une bouteille de Bordeaux… Mais après tout, ce qu’il y a à l’intérieur est unique également… La visite que j’ai faite au Château était géniale… Et je ne dis pas cela parce que je connais le maître des lieux… Patrick a fait de cette visite une véritable découverte. En effet on croît connaître le vrai pouvoir de la barrique mais il faut avoir fait un petit exercice tout simple pour comprendre l’incroyable utilité d’avoir plusieurs tonneliers. Ce petit exercice nous l’avons fait au Château Lalaudey puisque j’étais accompagnée de deux autres Duadistes… C’est donc pour cela que la visite a allié plaisir et utilité ! Prenez le millésime 2012, tout jeune, tout frais et qui n’a pas encore connu d’assemblages et testez plusieurs barriques de tonneliers différents. Vous sentirez alors la différence impressionnante entre chaque origine : celle qui arrondit le vin avec des arômes de vanille, l’une qui donne des notes toastées, l’autre qui souligne les tanins… Alors tout s’éclaire et l’on comprend pourquoi avoir plusieurs tonneliers est une évidence et une nécessité afin d’apporter complexité et typicité à son vin. 

Nid de barrique

Nous avons aussi dégusté le 2011 avant et après son assemblage final (pour avoir une petite idée de ce que cela va être) mais aussi le 2010, 2009 et 2008. Nous avons aussi goûté un vin resté en barrique Nadalié pendant un temps supplémentaire (cf photo de la barrique dans une sorte de nid en fer forgé). Nous avons pu également contempler une barrique Sylvain signée par Carole Bouquet, achetée lors d’une vente aux enchères au profit de l’association La Voix de L’Enfant. Cette barrique fait partie d’un lot de 10 barriques bordelaises réalisées dans le bois du Chêne de Morat, arbre ayant 350 ans et abattu en 2005. Ce chêne était célèbre pour être le dernier survivant de la forêt de Tronçais dans l’Allier. On se servait donc de ses glands pour repeupler la forêt: 39 200 euros ont été versés à l’association et le prix des barriques a varié de 2000 à 6000 euros en fonction de leur décoration.

Avec 15 hectares de vignes sur les 640 hectares que compte l’appellation Moulis, le Château Lalaudey a 45% de Merlot et 55% de Cabernet Sauvignon. Même sans connaissances (à l’époque) précise en matière de vinification, Patrick Meynard avait une idée derrière la tête: faire de ses vins des vins d’exception dans le top 3 des Moulis. Alors adieu les herbicides, vive le travail de la vigne en vert et la sélection parcellaire. De plus, le cuvier a été rénové et Patrick s’est entouré d’Eric Boissenot comme œnologue conseil… C’est la révolution à Moulis ! 

Patrick Meynard

Sur cette photo : Patrick Meynard à droite sert du 2011 sorti tout droit de ses cuves. 

– Château Lalaudey, Cru Bourgeois, Moulis en Médoc 2010 (55% Cabernet Sauvignon, 43% Merlot et 2% Cabernet Franc).

D’un joli rouge violine limpide et brillant, ce jeune vin a été élevé pendant 15 mois en barriques. Le premier nez est frais et fruité avec des notes de mûre et de cassis. Le second nez laisse apparaître un boisé très léger et parfaitement fondu dans un coulis de fruits noirs et rouges. La bouche est fraîche et gourmande avec des saveurs épicées et des tanins accrocheurs mais charnus. La finale est jolie, longue et avec des touches de cassis. Agréable tout de suite mais sûrement délicieux après quelques années de garde : ce vin a du potentiel. 

Merci à Patrick Meynard pour la visite et la dégustation.  

Cet article vous a plu ?

Si cet article vous a plu vous pouvez le partager avec vos amis et continuer à en discuter sur les réseaux sociaux.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest